La surefficience

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Être surefficient c’est avoir des ressentis, des perceptions, des compréhensions du monde plus fins et plus intenses que la majorité des gens. Et si les perceptions sont plus intenses, les réactions le sont aussi, dans tous les domaines : allant de la physiologie et du fonctionnement du système nerveux aux réactions émotionnelles. Cette caractéristique entraîne rapidement une saturation d’informations qui peut engendrer fatigue, irritabilité, besoin de se protéger, de se retirer. [… sur www.adultehp.ch]
Livres intéressants pour comprendre:

 

vitesse neuronale supérieure

Les informations circulent dans les neurones, en moyenne, à 2 mètres/seconde.

Chez un surdoué, la vitesse est plus élevée, environ 0,05 mètre de plus par seconde pour chaque point de QI supplémentaire :

  • Une personne avec un QI de 130 fait donc l’expérience d’une vitesse neuronale de 1,5 mètre/seconde de plus qu’une autre avec un QI de 100. La vitesse est presque doublée.
  • Cela explique en partie cettesensation qu’ont les surdoués d’en avoir toujours « plein la tête ».

difficulté à mettre de côté les informations secondaires

De nombreux surdoués souffrent ainsi d’un déficit de l’inhibition latente qui est une incapacité à filtrer les informations pour ne pas retenir celles qui ne sont pas importantes :

  • Le cerveau du surdoué ne fait pas de tri et prend toutes les informations de son environnement sans les niveler, en leur accordant la même importance.
  • Cela induit une surcharge d’informations qui l’oblige à mobiliser plus de connexions neuronales pour en tirer une conclusion.

Traitement multispacial d’un cerveau de surdoué

Un cerveau ordinaire utilise une zone du cerveau ciblée pour traiter une information. Le cerveau des surdoués utilise, pour le traitement d’une même information, plusieurs zones du cerveau de façon simultanée.

Conséquences logiques :

  • D’une part, les surdoués ont du mal à se concentrer sur la bonne information puisqu’ils en reçoivent plusieurs de diverses sources parfois divergentes.
  • D’autre part, ils sont « suralimentés » en informations, à la fois du fait de leur vitesse neuronale et aussi parce que leurs sens hyper-développés captent encore plus d’informations.

Pensée en arborescence

Il faut savoir que :

  • Le cerveau gauche est le cerveau de la logique et de l’analyse, celui qui est le plus mis en œuvre à l’école. Il induit un traitement linéaire de l’information.
  • Le cerveau droit est celui de l’intuition, de la créativité, du traitement global des informations.

Les surdoués ont une pensée en arborescence, ils utilisent plus facilement leur cerveau droit et réfléchissent par association d’idées, ce qui implique :

  • une pensée sans fin,
  • une difficulté à prendre du recul parfois,
  • une difficulté à voir les choses de manière simple.

IRM

Une étude sur 80 enfants âgés de 8 à 12 ans a permis d’étudier le cerveau des enfants surdoués. Après un test de QI, les enfants ont été répartis en quatre groupes : ceux dotés d’un QI « normal » (aux environs de 100), un deuxième avec des enfants au QI élevé homogène, un troisième groupe avec les QI élevés hétérogènes et un quatrième avec des enfants souffrant de troubles de déficit d’attention (TDA).

Les analyses réalisées sur les enfants en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), une technique non-invasive qui permet d’enregistrer des images quand le cerveau est en activité « ont permis de valider l’intuition clinique dont on se sert pour déterminer deux types de profils : les laminaires qui ne rencontrent que peu de difficultés et les complexes qui sont plus souvent en échec scolaire.

En réalité, les différences qu’on visualisait sur le papier ont coïncidé avec les observations à l’IRMf », analyse le Pr Olivier Revol, neuropsychiatre, pédopsychiatre, chef du Centre des troubles des apprentissages à l’hôpital neurologique de Lyon. Il est spécialisé dans l’hyperactivité et la précocité intellectuelle.

Les chercheurs ont ainsi pu constater des différences dans l’activation des régions cérébrales entre les profils.

Les enfants à haut potentiel intellectuel du groupe des « complexes » « possèdent certaines capacités [intellectuelles] très élevées et d’autres normales, ce qui crée des troubles psychiques internes. Ces enfants souffrent souvent d’un décalage entre la sphère intellectuelle très mature et la sphère émotionnelle plus fragile », explique Fanny Nusbaum, docteure en psychologie et directrice du Centre Psyrene.

 

L’hémisphère gauche

L’hémisphère gauche est le siège du langage, mais aussi de la raison, et c’est celui qui domine dans la majeure partie de la population Occidentale. On dit de lui qu’il est séquentiel, c’est-à-dire qu’il ne traite qu’une donnée à la fois, mais il est également cartésien et logique. Il a un fonctionnement précis, pour lequel une question a une réponse.

Le système scolaire et sociétal sont fortement ancrés vers ce modèle, ce qui fait que les personnes ayant un hémisphère gauche plus puissant se fondent plus facilement dans le moule et ont plus de facilités au quotidien. Cependant, un hémisphère gauche trop puissant peut empêcher à la créativité de s’exprimer ou empêcher de trouver une solution à un problème global. Malgré tout, c’est lui qui nous permet de fixer des objectifs et de planifier nos actions pour les atteindre. Étant plutôt mono-tâche, l’hémisphère gauche a une capacité d’attention et de compréhension plus réduite, mais permet de rester concentré sur une seule chose sans se disperser.

Le développement de l’hémisphère gauche du cerveau se fait par des activités de logique telles que le sudoku, les mots fléchés, l’informatique, la couture, le bricolage ou encore les mathématiques.

L’hémisphère droit

Au contraire de l’hémisphère gauche, l’hémisphère droit est celui qui préside à la créativité, à l’imagination, mais aussi aux pensées et aux émotions. Multi-tâches et complexe, il évolue en arborescence et favorise une vision globale des choses, permettant de découvrir plusieurs solutions à un problème. Les personnes dont l’hémisphère droit est plus puissant sont plus créatives et sensibles, ont souvent les sens plus développés (parfois jusqu’à être gênées face à certains bruits ou odeurs) et sont plus empathiques. Si cet hémisphère est plus développé, la personne sait mieux penser par elle-même et sortir des carcans, mais cela peut rendre plus difficile son intégration sociale, voire favoriser l’isolement. D’ailleurs, il s’agit souvent d’enfants ou adolescents inventifs, mais qui ont des difficultés à l’école sans pouvoir se les expliquer, tout simplement car le cadre scolaire est réellement pensé pour les cerveaux gauches. De même, le tournoiement sans fin des pensées peut être réellement épuisant, en plus d’être extrêmement difficile à contrôler.

Le développement de l’hémisphère droit se fait par des activité artistiques (dessin, musique, théâtre, chant…) mais aussi par des activités relaxantes (yoga, méditation) qui permettent de canaliser les pensées.

Un fonctionnement complémentaire

Responsable des apprentissages, le cerveau droit est celui qui se met en branle face à toute situation nouvelle, alors que les informations recueillies dans ces situations seront stockées dans l’hémisphère gauche, qui organise nos connaissances. Si le fonctionnement de notre société privilégie particulièrement l’hémisphère gauche, sa logique et son traitement analytique, un hémisphère droit puissant permettra de penser hors des sentiers battus et de s’engager sur le chemin de la nouveauté.

En 1981, le neurophysiologiste Roger W. Perry reçut un Prix Nobel pour ses recherches sur le cerveau, démontrant notamment qu’il n’y avait pas un type de cerveau plus intelligent que l’autre (jusque-là, on pensait que le gauche était plus important), mais que tous deux étaient complémentaires et avaient un mode de fonctionnement différent. Ceci étant, il semblerait que notre préférence cérébrale dépende en grande partie de notre éducation.